Le règne de Sésostris III (-1878 à -1843 / -1842 (Redford, Grimal)), marque l'apogée du Moyen Empire. Ce roi est resté dans la mémoire des Égyptiens comme l'un des plus grands de leur histoire.
Il est le cinquième roi de la XIIe dynastie, fils de Sésostris II et selon Aidon Mark Dodson et Hilton Dyan, de la reine Khnoumetnéferhedjet Ire Oueret (l'Ancienne ou l'aînée). Il hérite d'un pays que ses prédécesseurs ont bien géré et su faire prospérer durant une longue période de paix. Son père a engagé la mise en valeur de l'oasis du Fayoum par de grands travaux d'aménagement et d'irrigation.
L'activité économique et commerciale florissante de l'Égypte attire de nombreux travailleurs asiatiques dans la vallée, et l'influence égyptienne est plus forte que jamais à Byblos, la vieille cité amie de Phénicie.
Cependant, malgré leur autorité réelle sur le pays, les premiers Amenemhat et Sésostris ont dû s'accommoder de la puissante noblesse locale des nomarques, dont certaines lignées étaient déjà en place lors de la Première Période intermédiaire et qui n'ont accepté le retour d'un pouvoir pharaonique fort qu'à condition de conserver leurs privilèges. Or, leur richesse et leur enracinement font craindre à Sésostris III qu'ils ne parviennent à affaiblir à nouveau la monarchie.
C'est sous le règne de Sésostris
III qu'apparaît pour la première fois le titre de
Grande Épouse Royale. Il sera attribué à la reine Méretseger (ou Méréret)
"Celle qui aime le silence" dont le nom est aussi le nom de une déesse. Elle serait également la première reine dont le nom a été écrit dans un cartouche.
Dès son accession au trône, il entame une réforme administrative radicale qui brise le pouvoir de ces dignitaires locaux. La charge de nomarque est supprimée, et la gestion du territoire confiée à trois ministères régionaux (Nord, Sud et Nubie). Chacun des trois ministres est un fonctionnaire nommé par le roi, qui travaille sous l'autorité directe du vizir. Cette réforme entraîne la création de nombreux postes de fonctionnaires subalternes (officiers, scribes) qui constituent une nouvelle « classe moyenne » prospère et dévouée au pharaon.
Hors de l'Égypte proprement dite, Sésostris III doit assurer la reprise en main de la Haute-Nubie, entre les 2e et 3e cataractes. Cette pointe méridionale des possessions égyptiennes subit alors les incursions régulières de tribus kouchites venues du Sud. Le roi pacifie la région en quatre campagnes militaires, entre l'an VIII et l'an XIX de son règne. La frontière est renforcée par la rénovation ou la construction d'un réseau de huit forteresses pourvues de garnisons. Les habitants de la province, reconnaissants, placeront Sésostris III au rang des divinités locales. Au Nord, le pharaon lance une expédition militaire contre les Mentjiou, turbulents nomades sémitiques qui menacent régulièrement le nord-est de l'Égypte. Cette campagne le mène jusqu'en Palestine : il est le premier pharaon à mener de vraies opérations de guerre en Asie. Les sources égyptiennes mentionnent à cette occasion la ville de Jérusalem.
Sésostris III se fait construire sa pyramide à Dahchour, au nord de Licht, résidence de la XIIe dynastie. Les archéologues y ont découvert d'importantes cachettes, recelant de nombreux bijoux et parures.
Lorsqu'il disparaît, après trente-six ans de règne, l'Égypte du Moyen Empire est au sommet de sa puissance et de son influence.