La Vallée des Reines

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Créé le : 29/12/2009 13:59
Modifié : 27/10/2012 17:15

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Les Divines Adoratrices d'Amon

14/03/2010 17:28

Les Divines Adoratrices d'Amon


Amenardis Ire est Divine Adoratrice d'Amon de -740 à -720 (ou -700) sous la XXVe dynastie.
Le nom d’Amenardis a été retrouvé sur des reliques du temple de Montou à Karnak où il y avait été conservé de nombreuses statues la représentant.
Elle est la fille de Kachta et Pabatma. Elle fut nommée par son frère, le roi Piânkhy. Sa nomination marque le début de la domination kouchite sur la Haute-Égypte. Sa chapelle mortuaire est située dans le temple de Médinet Habou où elle fut enterrée.
Sa tombe a été retrouvée dans l'enceinte du grand temple de Médinet Habou sur la rive occidentale de Thèbes, parmi une nécropole princière des divines adoratrices d'Amon. Il était en effet coutume à lma Basse Époque d'installer les nécropole princière et royale dans l'enceinte des temples des grandes cités du pays, comme à Tanis ou Saïs. Ces tombes creusées dans le sol étaient surmontées d'une chapelle funéraire permettant d'assurer le culte du défunt.
Si dans les cités du delta ces chapelles n'ont pas subsister, à Médinet Habou elles ont traversé les âges en relatif bon état, permettant ainsi par comparaison de restituer l'aspect de ces nécropoles royales tardives.


Amenardis II est Divine Adoratrice d'Amon de (-670) -650 à -640 sous la XXVe dynastie.
Elle est la fille du roi kouchite Taharka et la sœur du roi de Napata, Atlanarsa. À partir de -670, elle partage la fonction avec Chepenoupet II qui l’avait adoptée, puis en -656 avec Nitocris Ire.


Ânkhnesnéferibrê
est Divine Adoratrice d'Amon de (-595) -586 à -525 sous la XXVIe dynastie.
Elle est la fille de Psammétique II et de la reine Takhout. Elle va partager la fonction dès -595 avec Nitocris Ire qui l’avait adopté et à partir de -560 avec Nitocris II.
Elle réussit à garder son poste même sous la domination Perse. Elle assume aussi la fonction de Grand prêtre d'Amon pendant une trentaine d'année. Elle fait construire une chapelle dédiée à Osiris Ounen-Néfer à Karnak.


Chepenoupet Ire ou Shapeneoupet Ire, de nom d’intronisation Henemetibamon (Celle qui s'unit au cœur d'Amon), et de nom de naissance Chepenoupet Hemetnetjer Meretmout (Le cadeau d'Oupet, La Divine Adoratrice Chepenoupet aimée de Mout), était Divine Adoratrice d'Amon de -754 à -714 (ou -750 à -715) sous la XXIIIe dynastie.
Fille d'Osorkon III et Karaotet elle fut envoyée par le roi comme épouse du dieu Amon et elle eut, semble t-il, un certain pouvoir politique.
Elle fut la première des nouvelles Divines Adoratrices, mais fut chassée par le roi de Napata, Piânkhy, qui s’emparait de la Thébaïde. Celui-ci la força ensuite à adopter sa sœur Amenardis Ire pour lui succéder.


Chepenoupet II, nom d’intronisation Moutiretrê Henoutnéférou (Mout œil de Rê, dame de la perfection), nom de naissance Chepenoupet II Douatnetjer, était Divine Adoratrice d'Amon de -710 à -650 sous la XXVe dynastie.
Elle est la fille du roi kouchite Piânkhy et de Peksater.
À partir de -670, elle va partager la fonction avec Aménardis II, puis en -656, avec Nitocris Ire, qu’elle fut contrainte de choisir sous la pression des envahisseurs décidés à affirmer leurs influences. Sa chapelle mortuaire est située dans le temple de Médinet Habou.


Maâtkarê, reprenant le nom de la reine Hatchepsout, fut la première des Divines Adoratrices d'Amon, à Thèbes, ouvrant une dynastie de prêtresses attachées à préserver la tradition. Cette institution dérive de celle de « l'Épouse du dieu », et deviendra, vers la fin de la XXIIe dynastie, la plus haute instance religieuse après celle de Pharaon. Pour preuve, le changement important par rapport à « l'Épouse du dieu » : le nom de la souveraine de Thèbes est inscrit dans un cartouche.
Maâtkarê est la fille de Pinedjem Ier, qui l'installa dans sa fonction alors alors qu'il était encore lui-même Grand Prêtre d'Amon, régnant sur Thèbes, avant qu'il ne devienne co-pharaon (XXIe dynastie) d’abord avec Nesbanebdjed Ier (Smendès), puis avec Amenemnesout qui lui succède à Tanis, puis enfin avec son fils Psousennès Ier.
Sa mère était vraisemblablement Henouittaoui Ire, elle-même fille de Smendès ou de Ramsès XI. Dans ce dernier cas, la princesse Maâtkarê serait, du côté maternel, la petite-fille du dernier souverain ramesside (XXe dynastie
La momie de Maâtkarê a été découverte en 1881, dans la cache de Deir el-Bahari. On découvrit des restes de bandelettes placés à ses pieds, et les égyptologues pensèrent qu'il devait s'agir d'un enfant. Cette interprétation fut d'abord confirmée par des analyses de la momie, qui laissaient supposer que Maâtkarê était morte en couches. Mais de récentes recherches, par rayons X, ont permis de déterminer que la petite momie était celle d'un singe, d'un babouin.
Bien qu'il existe plusieurs théories, la présence de cet animal reste inexpliquée, autant que la grossesse de Maâtkarê, les Divines Adoratrices étant, en tant qu'épouses du dieu Amon-Râ, vouées au célibat. Rien dans le matériel funéraire n'apporte d'éclairage sur cette grossesse, ni sur l'identité du père. On ne trouva que des statuettes shabti, une figurine du dieu Osiris, et un exemplaire du livre des morts sur Papyrus.
Son corps fut pillé dans l'Antiquité, et il ne restait, lors de sa redécouverte, qu'une amulette et trois anneaux d'or et d'argent de son apparat funéraire sans doute opulent.


Nitocris Ire ou Chepenoupet III est Divine Adoratrice d'Amon de (-656) -640 à -586 sous la XXVIe dynastie.Elle est la fille du roi saïte Psammétique Ier. À partir de -656, elle partage la fonction avec Chepenoupet II qui l’avait adopté et Amenardis II (XXVe dynastie) à qui elle succède et en -595 avec Ânkhnesnéferibrê .Elle bénéficie d'un lieu de culte funéraire dans l'enceinte de Médinet Habou qui est associée à celle de sa mère, la reine Mehetenousékhet. Elle apparaît aussi sur des reliefs dans le secteur Karnak Nord.


Nitocris II, est Divine Adoratrice d'Amon de -560 à -525 sous la XXVIe dynastie.
Elle est la fille du roi saïte Amasis (-570 à -526) et succède à Ânkhnesnéferibrê qui l’avait adoptée et avec qui elle partageait la fonction depuis -560. Elle occupe aussi la fonction de Grand prêtre d'Amon, pendant une dizaine d'années.
Sa chapelle est construite dans la partie Nord du temenos de Karnak. Elle est la dernière Divine Adoratrice d'Amon, l'invasion perse par Cambyse II met fin à son sacerdoce.



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Le pesée de l'Ame

08/03/2010 10:42

Le pesée de l'Ame


Dans l'Égypte antique, le jugement de l'âme est une cérémonie au cours de laquelle un tribunal divin présidé par Osiris décide si le ka d'un défunt mérite l'immortalité.
La croyance d'une vie après la mort est profondément ancrée chez les anciens égyptiens. Ayant sans doute pour origine la contemplation de phénomènes naturels, tels les étoiles immuables, le lever éternel du soleil, le renouveau végétal ainsi que l'apparition de la crue nilotique ont renforcé l'idée que l'homme, partie intégrante et indissociable de la nature, subissait lui-aussi un régime cyclique, passant de la vie terrestre à la vie éternelle, sous peine d'attirer vers lui les considérations divines.
Pour les Égyptiens, l'être comporte un , improprement traduit par l'âme, une ombre, un akh et un corps (djet) doit être intact pour que le ka, double spirituel, puisse accéder au monde souterrain. Ce qui explique que très tôt dans l'histoire, les rites funéraires visent à conserver l'intégrité physique.
Résultant de la momification naturelle, le sable et le climat aride du désert conservant parfois bien mieux que l'embaumement, le cadavre débarrassé de ses organes, excepté le cœur, siège de la pensée, est desséché par du natron, sel naturel, durant soixante-dix jours.
Le trépassé continue de vivre à l'identique son existence terrestre sans les désagréments, grâce aux scènes prophylactiques peintes sur les murs de sa tombe et aux objets déposés dans celle-ci. Pharaon, frère des dieux et reconnu juste de voix, accompagne dans sa barque céleste.
Maître du royaume des morts, Osiris préside le tribunal divin, qui permettra au ka du défunt d'accéder au monde des bienheureux. Mais la route est longue, semée d'embûches et de difficultés. N'est pas immortel qui veut ! Pour cela le ka doit être puissant, ce qui implique une vie terrestre riche et juste.
Aidé de l'exemplaire du livre pour sortir dans la lumière (le livre des morts), que la famille a eu soin de glisser dans le sarcophage, le ka voit incarné en chat, triompher des ténèbres en décapitant le serpent Apophis.
Il doit citer les noms des gardiens et démons qui veillent sur les dix portes du monde souterrain. Il réclame à Anubis un nouveau cœur. Se transformant en faucon d'or, en serpent Sito, en Ptah, en bélier, héron et lotus, il combat encore une fois Apophis. Récitant les incantations et formules magiques, il accède au tribunal divin où se tiennent les quarante-deux démons des enfers.
Puis Anubis, maître de l'embaumement, amène le ka du défunt dans la salle du jugement présidée par Osiris. Le cœur est déposé dans la balance et de l'autre côté du peson, la plume, symbole de Maât. Le défunt récite par le négatif les fautes qu'ils n'a pas commises lors de sa vie terrestre. Si les pesons s'équilibrent, il est reconnu « juste de voix » et peut franchir l'étape suivante, si son cœur est plus lourd que Maât, Babaï (ou Ammout) le lui dévore et c'en est fini de l'immortalité. Le résultat est transcrit sur un papyrus par Thot, le dieu des scribes. En bref, les hommes vivants selon Maât peuvent être justifiés par le tribunal d'Osiris.
Le mythe osirien du jugement de l'âme est un exemple de psychostasie.



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Isis & Osiris

07/03/2010 15:37

Isis & Osiris


Isis et Osiris : I. - Osiris

Nouît, la déesse du ciel et Sibou, le dieu de la terre, s'étaient mariés sans le dire à Râ, qui ne leur aurait pas permis. Il se fâcha en effet dès qu'il fut averti de leur union. Il jeta sur Nouît un charme puissant destiné à l'empêcher à jamais d'avoir des enfants en tel mois et en telle année que ce fût. Il voulait ainsi la punir d'avoir épousé Sibou sans sa permission. Nouît fut désolée. A quoi bon se marier si l'on ne peut avoir d'enfants? Mais le dieu Thot eut pitié d'elle et de son chagrin. Il joua avec la lune une partie de dames, et il gagna la partie. Il recommença et il gagna encore. Après plusieurs parties, comme il gagnait toujours, il tint la lune à sa discrétion. Il se fit donner par elle un septante-deuxième de ses feux et de sa lumière : de quoi fabriquer cinq jours entiers. Or ces cinq jours n'appartenaient à aucun mois, ils étaient en dehors de l'année et du calendrier : de sorte que Nouît put, au cours de ces jours-là, mettre au monde plusieurs enfants, échappant ainsi à l'interdiction de Râ. Elle en eut cinq, les uns après les autres. Le premier des cinq jours arrachés à la lune, ce fut Osiris qui naquit à Thèbes. Il avait un beau visage, un teint mat et foncé, il était grand : sa taille dépassait cinq mètres. Au moment de sa naissance, on entendit une voix mystérieuse annoncer que le "maître de toutes choses était apparu à la lumière". Des cris de joie s'entendirent sur toute la terre, mais bientôt après on entendit des pleurs et des lamentations, car la voix, continuant à prophétiser, annonçait que de grands malheurs attendaient le nouveau-né. Un certain Pamylès de Thèbes, qui s'en allait chercher de l'eau dans le temple, entendit - et il fut seul cette fois à entendre - la voix qui lui ordonnait de proclamer qu'Osiris, le grand roi, le bienfaiteur de l'Univers, venait de naître. Il obéit et, pour cette raison, les dieux chargèrent ce Pamylès de nourrir l'enfant et de l'élever en le préparant à une extraordinaire destinée.
Quand Râ, lui aussi, de sa résidence lointaine, il entendit l'écho et le bruit de ces annonces, il se réjouit dans son coeur parce que, depuis longtemps, il avait pardonné à Nouît. Il fit venir son arrière-petit-fils auprès de lui et il le fit élever comme il convient à l'héritier du trône. Le second jour ce fut Harvêris qui naquit et le troisième jour ce fut Seth ; le quatrième jour vit naître à la lumière Isis et enfin, le dernier jour, ce fut le tour de Nephthis ; tous étaient les enfants de Nouît et les arrière-petits-enfants de Râ. Osiris grandit encore, et plus tard il épousa Isis sa soeur, et lorsqu'il devint roi, elle l'aida activement dans toutes ses entreprises. En ce temps là, les Egyptiens étaient encore à demi sauvages ; ils se dévoraient les uns les autres , ils vivaient en mangeant les fruits de la terre quand ils les trouvaient, mais ils ne savaient rien faire par eux-mêmes. A peine étaient-ils capables de se défendre contre les bêtes sauvages. Osiris leur apprit à reconnaître les plantes qui pouvaient les nourrir : le blé, l'orge et la vigne qui jusque là croissaient pêle-mêle avec les mauvaises herbes. Il leur enseigna l'art de fabriquer une charrue pour labourer et unehoue pour travailler la terre, et il leur fit retourner les champs et il en fit chasser le trop-plein d'eau ; il leur montra comment on sème et comment on récolte le blé et l'orge, comment on taille la vigne. Devant les hommes émerveillés, Osiris pressa les grappes et il but la première coupe de vin. Et même, comme tous les terrains ne sont pas propres à la vigne, il montra aux hommes comment on peut fabriquer avec de l'orge une boisson fermentée, la bière.
Isis, à son tour, leur expliqua qu'on ne doit pas manger son semblable ; elle les soigna et guérit leurs maladies en leur donnant de bons remèdes et en chassant par sa magie les démons, causes de leur mal. Elle leur enseigna aussi à vivre ensemble dans leur maison, mari et femme avec leurs enfants. Elle leur apprit à couper les gerbes de blé, à moudre le grain entre deux pierres plates, à pétrir la farine en pâte et à cuire le pain. Elle tourna du fil avec la tige du lin. Elle inventa aussi le métier à tisser et sa soeur Nephthis s'assit devant, tendit les fils, lança la navette et ourdit la toile, puis toutes les deux ensemble la blanchirent. Les hommes ne savaient pas non plus que la terre renferme des richesses. Osiris leur apprit à reconnaître les métaux dans leur gangue, il leur fit travailler l'or et forger l'airain ; ils surent désormais fabriquer des armes pour tuer les bêtes féroces, des outils pour travailler et même plus tard des statues représentant les dieux. Car Osiris leur apprit à respecter les dieux, à leur rendre un culte ; il désigna les offrandes que chacun d'eux reçoit volontiers, régla l'ordre des cérémonies, les paroles qu'il faut prononcer, le ton et la cadence des chants ; il fit construire les plus beaux temples et on tenta de reproduire l'image des dieux. Enfin il bâtit des villes et probablement reconstruisit Thèbes où il était né. Il fit encore autre chose pour les hommes. Avec Thot, l'ibis, dont les pattes et la queue sont bleues comme le lapis-lazuli et dont le corps est vert comme le jade ; avec Thot, le babouin, le dieu qui sait mesurer le temps, compter les jours, dénombrer les mois, enregistrer les années, Osiris entreprit de donner aux hommes un aperçu de la science des dieux qui connaissent toutes les choses visibles et cachées.
Thot, le seigneur de la Voix, le maître de la parole et des Lions, leur apprit à connaître les signes qu'il a inventés pour noter les paroles, pour garder mieux qu'avec la mémoire, les phrases et les formules auxquelles tout obéit dans l'univers ; et les hommes connurent cette chose merveilleuse : l'écriture. Et ceux qui sont les disciples et les adorateurs de Thot sont tous des savants et des mages, des scribes tout-puissants dont les manuscrits précieux contiennent la science divine. Et Thot et Osiris leur ont appris aussi à regarder et à comprendre le ciel étoilé, et ils leur ont donné aussi le sens d'une vie qui dépasse la destinée terrestre. Osiris voulut ensuite devenir un grand conquérant, dompteur de peuples, après avoir été un roi modèle, juste et pacifique. Il chargea la reine Isis de gouverner l'Egypte en son absence, et, rassemblant une grande armée, il partit à travers toute la terre et toute l'Asie avec Thot, l'ibis, et Anubis, le chacal. Mais ce fut un conquérant qui n'employait guère la force et la violence et les armes meurtrières. C'est par la douceur et la persuasion qu'il s'emparait des peuples . Les chants où la voix humaine était accompagnée du son des instruments amollissaient l'âme des hommes que sa parole charmait, et ils se laissaient persuader d'apprendre tout ce qu'il avait enseigné aux Egyptiens. C'est alors qu'on l'appela "l'Etre Bon : Ounnefer : celui qui se dévoue au salut des hommes". Nul pays ne lui échappa et il revint aux bords du Nil après avoir parcouru et civilisé la terre d'un horizon à l'autre. Il revint de la Très Verte, dans un bateau dont les rameurs avaient une arme de genévrier et une rame de cyprès. Mais il devait périr par l'ingratitude et l'esprit du mal.
A ces côtés vivait son frère, l'impie et violent Seth, Typhon, tel est le Mal qui subsiste auprès du Bien. C'était le troisième fils de Nouît, blanc de peau et roux de chevelure, roux comme un âne à poil roux (et c'est pour cela que les ânes lui ont été consacrés). C'était un violent, de caractère jaloux et sombre, et méchant. En l'absence de son frère Osiris, il aurait voulu être le roi et le maître de toute l'Egypte, et Isis ne l'avait empêché qu'à grand'peine de se révolter. Au retour d'Osiris, il y eut à Memphis de grandes réjouissances pour fêter le voyageur qu'on se plaisait à proclamer le Seigneur des champs verdoyants, le Maître de la vigne en fleur et le Dieu du grain de blè. Seth saisit cette occasion pour s'emparer du trône. Comme un bon frère, il invita Osiris à un grand repas qu'il offrit en son honneur, assisté de septante-deux officiers qui lui étaient dévoués, ses complices. Il avait pris furtivement la mesure de la taille d'Osiris et il avait fait faire un immense coffre de bois précieux curieusement travaillé, de la même grandeur. Il donna l'ordre d'apporter cette caisse au moment du banquet dans la salle où étaient les convives. Tous se récrièrent avec admiration sur la beauté de l'objet. Comme ils semblaient convoiter ce chef-d'oeuvre, Seth se mit à rire et à dire en plaisantant qu'il en ferait volontiers cadeau à celui de ses hôtes qui le remplirait exactement quand il y serait couché. Bien vite ils s'y installèrent les uns après les autres pour remplir le coffre mais , celui-ci ne convenait à aucun d'eux.
Osiris à son tour s'y coucha. Aussitôt les conjurés s'empressèrent de l'entourer, de rabattre le couvercle, de le clouer solidement et de le fermer exactement. Ensuite d'un seul élan, ils le soulevèrent, le balancèrent et l'envoyèrent dans le Nil où le courant le reçut et l'emporta jusqu'à la mer. A la nouvelle de ce crime horrible, partout la terreur s'empara des hommes et même des dieux. Bien vite, les dieux amis d'Osiris se cachèrent dans des corps d'animaux pour échapper à la méchanceté de Seth, qui, sans nul doute, leur eût fait subir le même sort qu'à son frère s'il eût pu les atteindre. Isis entra en grande détresse, elle déchira ses vêtements, coupa ses longs cheveux en signe de deuil et partit, égarée, à la recherche du coffre. Elle courait de tous côtés, dévorée par l'inquiétude et s'informant auprès de tous ceux qu'elle rencontrait. Elle chercha longtemps, sans jamais se reposer, c'est "la quête d'Isis". Elle fit le tour du monde en se lamentant, décidée à ne pas s'arrêter sans avoir retrouvé l'objet de sa recherche.

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Isis et Osiris : II. - La quête d'Isis

Aussitôt son crime accompli, l'assassin, Seth, le dieu méchant, avait pris la précaution d'enfermer Isis dans une chambre de sa maison, afin qu'elle ne pût rechercher le cadavre qu'il avait jeté dans le Nil avec l'aide de ses compagnons. Mais Isis s'échappa de la prison. Elle rencontra Thot, le dieu grand, prince de Vérité, qui lui dit : "Viens, ô déesse Isis, reprends courage et confie-toi à moi, je te guiderai et je t'aiderai. Cache-toi et voici ce qui arrivera : tu auras un fils ; il deviendra grand et il sera beau, et il sera fort. Il siègera sur le trône de son père, et il vengera, et il sera le Roi des Deux-Couronnes ; le plus puissant des monarques qui règent sur la terre". Mais la déesse Isis à ce moment là ne pensait pas au petit enfant Horus, qui n'était pas encore né. Elle songeait qu'à retrouver le corps de son mari assassiné pour l'ensevelir et le déposer dans sa tombe. Elle réussit donc à quitter la maison de Seth dans la nuit ; grâce à Thot, elle était escortée de sept scorpions qui marchaient auprès d'elle et qui devaient mordre quiconque la menacerait ou même qui tenterait de s'approcher d'elle. Deux d'entre eux ouvraient la marche, explorant la route, deux autres l'escortaient, l'un à droite, et l'autre à gauche, la protégeant sur chaque flanc. Et les trois derniers, l'arrière-garde, la suivaient à peu de distance. Ils avaient tous reçu de Thot des instructions sévères et des ordres stricts : ils ne devaient parler à personne ; ils devaient avancer les yeux fixés à terre pour scruter le chemin, car les serpents et les vipères sont au service de Seth.
Et ceux qui marchaient les premiers, Trefen et Befen, conduisirent Isis jusqu'à la ville de Pa-Sin, à l'entrée des marais des Papyrus. En entrant dans la ville qu'il fallait traverser, l'étrange cortège intrigua les femmes installées à filer leur quenouille sur le pas de leur porte. Craignant sans doute qu'on ne lui demandât asile pour Isis qui se traînait péniblement, fatiguée de la longue étape, l'une de ces femmes rentra chez elle précipitamment et claqua bruyamment la porte au nez de la déesse, tout effrayée qu'elle était à la vue de cette escorte de scorpions. A cette insulte, les sept gardes du corps s'arrêtèrent pour délibérer. Après quoi, l'un après l'autre, ils s'approchèrent de leur chef, Tefen, et chacun à son tour injecta son venin empoisonné dans la queue de Tefen. Pendant ce temps , une paysanne qui habitait un peu plus loin et qui s'appelait Taha, quitta le seuil de sa maison, et s'avança pour acceuillir la voyageuse inconnue qu'elle ne soupçonnait guère d'être la déesse Isis. Elle l'invita à prendre du repos chez elle. Isis se réfugia donc dans la masure (vieille maison délabrée) de cette femme pauvre et charitable.
Tefen, le chef des scorpions avec sa queue bien remplie de venin, se glissa sous la porte de la méchante femme qui se nommait Usa, celle qui avait grossièrement fermé sa porte au nez de la déesse, et il piqua le petit enfant de Usa, et, du coup, voilà que par sortilège le feu prit à la maison qui se mit à flamber et il n'y avait d'eau nulle part pour éteindre le feu. Et le coeur de Usa était plein d'angoisse car elle pensait que son fils allait mourir (on ne vit pas longtemps après avoir été piqué par un gros scorpion). Alors elle se mit à courir à travers les rues de la ville, appelant au secours. Mais personne ne répondait à son appel, personne n'osait sortir de sa maison. Ce fut Isis qui vint à son aide. La déesse eut pitié du petit enfant et elle souhaita dans son coeur que cet innocent fût sauvé. Elle s'écria, appelant la femme Usa : "Viens me trouver, viens me trouver! Ma bouche possède le souffle de vie. Je suis une femme dont on connaît bien le pouvoir dans mon pays. Mon père m'a enseigné le secret qui chasse le démon de la mort. Moi, sa fille bien-aimée, j'ai le pouvoir".
Alors Isis étendit ses mains sur l'enfant dans les bras de sa mère, et récita cette formule : "O poison de Tefen, sors du corps de l'enfant, tombe à terre, ne pénètre pas plus avant son petit corps. O poison de Tefen, sors, tombe sur le sol. Je suis Isis, la déesse, la maîtresse des mots magiques et des charmes puissants. Je sais composer des formules qui guérissent, je sais dire les paroles qui charment le mal. Prêtez l'oreille à mes paroles : que chacun des reptiles qui a mordu voie son venin tomber à terre. Obéissez à ma voix. Je vous parle, ô scorpions. Je suis seule et dans la douleur ; je veux que l'enfant vive et que le poison soit sans action. Au nom de Râ, le dieu vivant, que la force du poison s'éteigne. Qu'Horus soit sauvé par sa mère Isis, et que celui qui a été piqué soit aussi sauvé. Et, tout à coup, bien que ce ne fût pas la saison des pluies, la pluie tomba du ciel sans nuages et la maison incendiée cessa de brûler ; les flammes furent étouffées et tout rentra dans l'ordre. La colère du ciel était vaincue par l'intervention d'Isis.
Et la dame Usa, désolée d'avoir fermé sa porte à la face d'Isis, apporta dans la maison de la paysanne sa voisine des cadeaux pour la déesse, qu'elle se rependait cruellement d'avoir méconnue. Ainsi, le petit enfant fut sauvé grâce aux charmes d'Isis. Et quand sa mère le vit bien portant et gai, elle revint une seconde fois dans sa gratitude, chargée de toutes sortes de bonnes choses pour Isis. Puis la déesse reprit sa route, en quête du corps de son mari. Partout devant elle les méchants esprits des chemins, les serviteurs de Seth, semaient la panique et, saisis d'épouvante, les hommes se cachaient si bien qu'Isis ne rencontrait personne qu'elle pût interroger. Une jour, cependant, elle aperçut des petits enfants qui jouaient sur le bord de la route et elle luer demanda: "Petits enfants, avez-vous vu passer par ici des hommes qui portaient un coffre très long et très lourd?" "Oui, dirent-ils, nous les avons vu. C'est dans la branche du Nil qui passe à Tanis qu'ils ont jeté le coffre et c'est par là que le flot a dû depuis longtemps l'entraîner jusqu'à la mer".
"Oh, dit Isis, se lamentant et gémissant de douleur, maudite, maudite soit cette branche du Nil. Mais vous, petits enfants, quand votre bouche dira des mots au hasard pendant que vous jouez dans la cour du temple, les sages vous écouteront, et dans les temps futurs, on tirera de vos paroles enfantines des présages parce que vous avez donné à Isis en quête des indications précieuses". Et elle reprit son chemin, toujours accompagnée des fidèles scorpions. Elle suivait les traînées de mélilot qui poussent le long des routes, car elle savait que là où Osiris était passé, le mélilot avec ses petites fleurs jaunes pousse et elle suivait la trace d'Osiris grâce au parfum et aux fleurs. Elle marcha longtemps, longtemps, car le coffre contenant les restes d'Osiris avait été porté par les vagues de la mer jusqu'à Byblos en Syrie, la ville d'Adonis. Le coffre avait échoué sur le rivage et un buisson le cachait aux regards. Par la vertu du cadavre divin, ce buisson devint un gigantesque acacia, si grand et si beau et si dru que son tronc poussa autour du coffre, l'enveloppa et le dissimula entièrement. Si bien qu'un jour, Malcandre, le roi du pays, découvrant cet arbre magnifique, le fit couper et, sans soupçonner l'existence du coffre, en fit faire une des colonnes qui soutenaient le toit de son palais.
C'est après cela que la malheureuse Isis, toujours en quête, arriva enfin à Byblos. Lasse et toujours affligée, elle s'assit auprès d'une fontaine et ne parla à personne. Elle attendait la nuit pour se transformer en hirondelle et c'est ainsi qu'elle découvrit le tronc d'acacia transformé en colonne au palais du roi Malcandre et contenant toujours le cercueil d'Osiris. Une hirondelle venait chaque nuit voleter autour de cette colonne en poussant à chaque seconde des cris de douleur, mais personne n'y prêtait attention. Enfin la déesse se décida à agir. Un matin, quand les servantes de la reine vinrent à passer auprès de la fontaine, elles aperçurent cette femme affligée et silencieuse comme à l'ordinaire. Mais ce matin-là, elle les salua et entama avec elles une conversation. Les femmes de la reine, toujours curieuses, ne demandaient pas mieux que de bavarder. L'étrangère leur offrit d'arranger leurs cheveux et de les tresser à la mode de son pays ; elle leur fit respirer l'admirable odeur dont ses cheveux étaient parfumés et elle proposa de leur en procurer. Bien entendu, elles se laissèrent parer, coiffer et parfumer à la mode du pays lointain de cette inconnue. Lorsqu'elles revinrent au palais, la Reine flaira ce parfum des dieux et, informée, elle demanda bien vite à voir l'étrangère. Elle l'envoya chercher et celle-ci lui plut.
Elle la garda auprès d'elle comme une amie et même, bientôt, elle la chargea de veiller sur son petit enfant. Cette reine, femme du roi Malcandre, était la reine Nemanou. Elle avait pleine confiance en sa nouvelle amie. Bien entendu, la reine ne se doutait pas du tout des procédés étranges de la nouvelle gouvernante. Elle ne savait pas que pour nourir ce petit, Isis se contentait de lui mettre un doigt dans la bouche. La reine ne soupçonnait pas non plus que, chaque nuit, Isis, transformée en hirondelle gémissante, reprenait sa folle envolée autour de la grande colonne du palais et cherchait un moyen de s'emparer de cette colonne et de son contenu. Il vint pourtant une nuit où la reine Nemanou, inquiète, se leva et alla voir ce qui se passait dans la chambre de son petit enfant. O surprise, le petit enfant dormait paisiblement, mais il était environné de hautes flammes, brûlant sans fumée autour de lui, tandis que sept scorpions de grande taille le veillaient attentivement. Aux cris de la reine, le roi Malcandre, les serviteurs, et même la gouvernante Isis, tout le monde accourut. Et d'un geste, Isis eut tôt fait de faire tomber les flammes. Les scorpions disparurent. Et Isis dit tristement à la reine : "Tu n'as pas eu confiance. Ton fils ne sera jamais immortel".
Chaque nuit, la déesse le plongeait dans le feu pour le purifier de ses éléments terrestres. Mais c'est fini. Jamais plus la déesse ne pourra recommencer. La reine fut attristée au-delà de ce qu'on peut penser. Quand au roi, tout honoré d'avoir abrité sous son toit une déesse, il demanda ce qu'il pouvait faire pour la remercier. Isis lui demanda la grande colonne. A l'instant même, le roi fit venir des charpentiers et, d'un coup de hache on abattit l'acacia. Isis elle-même en fendit le tronc. Après avoir arraché le cercueil d'Osiris, elle parfuma ce tronc, qui l'avait contenu, avec une précieuse essence, elle l'enveloppa d'une toile fine et elle le confia au roi et à la reine et aux gens de Byblos qui en firent un objet de vénération. Alors, Isis, la déesse, se mit en route, emmenant avec elle le cercueil qui contenait le corps d'Osiris, son frère et son mari. Le roi Malcandre la fit accompagner par ses deux fils aînés pour lui faire honneur. A peine en route, Isis fit arrêter la caravane. Elle fit ouvrir le coffre pour contempler le visage insensible de son époux. A cette vue, ses cris de douleur, ses gémissements remplirent l'espace vide d'une telle horreur que le plus jeune des fils du roi en resta stupide pour le restant de sa vie.
Cependant Isis, penchée sur le coffre ouvert, avait posé son visage contre celui d'Osiris et elle se lamentait. Tout à coup, levant la tête, elle s'aperçut que le fils aîné du roi l'observait curieusement. Indignée d'être ainsi épiée, elle le foudroya d'un regard terrible. Saisi d'une terreur insurmontable, il mourut sur-le-champ. Sans se soucier davantage du sort des princes de Byblos, Isis se remit en route. Après bien des peines, elle ramena le coffre et les restes d'Osiris en Egypte. Elle le déposa dans les environs de Bouto en un lieu solitaire et détourné où personne n'allait jamais.


Isis et Osiris : III. - Le deuil d'Isis et la résurection d'Osiris

Et alors Isis se réfugia à Bouto, la ville où elle était née, au milieu des marais et des roseaux qui la protégèrent contre les entreprises de Typhon. Et après elle, plus d'une fois, ces mêmes marais et ces mêmes roseaux ont protégé aussi le Pharaon contre les attaques de ses ennemis. C'est là qu'elle mit au monde son fils, le jeune Horus ; c'est là, au milieu des roseaux, qu'elle l'allaita et qu'il grandit ; c'est là qu'elle l'éleva en secret, loin des embûches du Malin. Cependant celui-ci, Seth-Typhon, chassant au clair de lune, aperçut le coffre dans le lieu détourné où Isis l'avait retiré. Il l'ouvrit et reconnut le cadavre d'Osiris. Tout de suite, il déchira les restes de son frère, il découpa le corps en quatorze morceaux qu'il dispersa au hasard de côté et d'autre, afin de supprimer complètement les traces de son crime.
La malheureuse Isis apprit bientôt le forfait et elle reprit son douloureux pèlerinage en quête des lambeaux de la chair d'Osiris . Un à un, elle réussit à les retrouver, à l'exeption d'un seul tombé dans le fleuve et que l'oxyrrhynque avait aussitôt dévoré gloutonnement, comme il dévore tout ce qu'il peut attraper des rebuts jetés au Nil. A mesure que la déesse retrouvait les lambeaux lamentables, elle élevait à chacun d'eux une sépulture, au lieu même où elle les avait ramassé, et elle laissa croire aux prêtres de quatorze sanctuaires que chacun d'eux possédait le corps entier d'Osiris, et ces sanctuaires sont les étapes du douloureux voyage qu'on appelle "la quête d'Isis". Quand elle eut rassemblé tous ces pauvres débris, la déesse Isis appela à son aide Nephthys, sa soeur, et Horus, son fils chéri, et Thot l'ibis et Anubis le chacal. Et ensemble, eux, les héritiers de la science d'Osiris, les confidents de ses pensées, ils trouvèrent dans ses enseignements mêmes du dieu le secret de le rappeler à une vie nouvelle. Mieux encore, Isis inventa le " remède qui donne l'immortalité". Avec Nephthys et Horus et Thot et Anubis, elle disposa les restes d'Osiris et les embauma et les transforma en une momie impérissable, capable de supporter éternellement l'âme de ce dieu, et ce fut la première des momies.
Car Anubis le chacal avait depuis longtemps déjà la science mystérieuse qui assure la persistance infinie de la chair. Pourtant il ne réussissait à obtenir qu'un corps desséché, immobile et glacé, que le Double ne pouvait ni soulever ni faire remuer et qui le condamnait à mener une existence ténébreuse. Thot et Isis et Horus voulurent qu'Osiris fût plus favorisé. Ils ajoutèrent cette fois à la préparation de la momie des rites magiques qui devaient procurer à la chair desséchée une nouvelle existence. Et voici comment ils s'y prirent. Isis avait, au moment de ses trouvailles, revivifié l'un après l'autre chacun des membres du dieu mutilé. Elle enveloppa ces membres dans une figure faite de cire et d'aromates, et de terre mélangée de blé, et d'encens, et de pierres précieuses, de la grandeur d'Osiris et faite à sa ressemblance. Ensuite, elle fit sur cette figure des opérations magiques. Et Isis et Nephthys lui dirent : "Tu as repris ta tête, tu as resserré tes chairs, on t'a rendu tes veines, tu as rassemblé tes membres". Et Sibou, le père d'Osiris, présidait la cérémonie, et Râ, du ciel, envoyait les déesses Vautour et Urus, celles qui ceignent comme d'une couronne le front des dieux, mettre en place la tête d'Osiris et consolider sa nuque.
Et la satue fut revêtue d'un linceul de lin bien ajusté. Alors Isis et Nephthys, en robes de deuil, les cheveux dénoués, se meurtrissant la poitrine de coups, se mirent à chanter lamentablement, suppliant Osiris de revenir habiter sa forme reconstituée. Isis chanta en embrassant les pieds de la momie : "Viens vers ta maison, tes ennemeis ne sont pas ici. Viens vers ta maison! Regarde-moi, c'est moi, ta soeur que tu aimes, ne t'écarte pas de moi. Viens vers ta maison tout de suite! Quand je ne te vois plus, mon coeur se plaint de toi, mes yeux te cherchent, je cours de tous côtés pour te voir. Viens vers celle qui t'aime, Ounnefer, viens vers ta soeur, viens vers ta femme ; ô toi dont le coeur ne bat plus, viens vers ta maison, ne t'éloigne pas de moi ; les dieux et les hommes te pleurent tous ensemble ; et moi, je t'appelle, en pleurant aussi haut que le ciel. . . Tu n'écoutes pas ma voix ?C'est moi que tu aimas sur terre, et tu n'aimes nulle plus que moi". Et Nephthys, penchée sur la tête de la momie, dit à son tour : "O beau prince, viens vers ta maison pour réjouir mon coeur. Aucun de tes ennemis n'est ici ; ce sont tes deux soeurs qui sont à tes côtés pour garder ton lit funéraire et pour t'appeler en pleurant ; retourne-toi sur le lit pour les voir. . . Tes ennemis sont abattus. Me voici avec toi pour protéger tes membres. Viens vers nous, notre prince, notre seigneur. Ne t'éloigne plus de nous".
Ils enveloppèrent encore la momie d'un autre linceul de lin qu'ils fixèrent avec des bandelettes ; puis ils tracèrent sur les bandelettes des figures sacrées et des formules magiques , ils déposèrent sur les membres des amulettes recélant des charmes puissants ; ils tracèrent ensuite sur les planches du cercueil et sur les murs de la chambre mortuaire les scènes de l'existence terrestre et de la vie d'outre-tombe en chantant des incantations pour rendre à Osiris l'usage de ses yeux pour voir, de ses oreilles pour entendre, de sa bouche pour manger et parler, de ses mains pour agir, de ses jambes pour marcher et ces formules sont écrites dans "le Livre de l'ouverture de la bouche". Et ils firent encore autre chose. Ils dressèrent à côté du cercueil qui contenait la momie une satue faite à la ressemblance du vivant. Et ils la remirent aux mains des habilleurs qui lui firent subir une toilette minutieuse, ablutions, fumigations, encensements, onctions du fard, puis ils revêtirent la statue de bandelettes vertes, rouges, jaunes et blanches, d'armes et de couronnes. Ensuite, ils firent fabriquer soit en cornaline, soit en pierreries, soit en or, la croix ansée, signe de vie, les liens de cou, de poignets, de chevilles, toutes les amulettes destinées à éloigner Seth l'adversaire et l'ennemis et à le frapper d'impuissance.
Et à la statue aussi ils chantèrent les chants magiques pour ouvrir sa bouche, ses yeux et ses oreilles, pour délier ses bras et ses jambes, pour donner le souffle à son gosier et pour susciter les battements de son coeur. Et les formules qu'ils prononcèrent étaient si puissantes que le double, cette statue à l'image d'Osiris, vit et entendit, parla et mangea, assis devant une table chargée de toutes les choses bonnes et pures que donne le ciel, que crée la terre, que le Nil amène de sa cachette. Et les pains, les viandes, les fruits, les boissons écartent à jamais de lui toute menace de soif ou de faim. Et, ressuscité, Osiris aurait pu reprendre sa place parmi les hommes et quelquefois il lui est arrivé de se montrer à ses fidèles serviteurs. Mais il ne voulut pas séjourner dans les villes comme l'avaient fait ses ancêtres. Ils préféra la Prairie du repos au milieu des marais dans les îlots sablonneux à l'abri des inondations du Nil. Ce fut le premier royaume d'Osiris où il mena une existence toute semblable à sa vie première, mais sans vieillir jamais. Plus tard, il s'en alla, franchir les mers, s'arrêta peut-être sur la côte phénicienne du côté de Byblos et s'éleva enfin au Ciel dans la Voie lactée entre le nord et l'est, plutôt du côté du nord.
Là est son royaume éternel. Le soleil et la lune l'éclairent en même temps. Quand il fait chaud au milieu du jour, le vent du nord souffle pour rafraîchir l'atmosphère, les moissons y sont abondantes et magnifiques. Des remparts épais protègent ce séjour des entreprises de Seth et des esprits malfaisants. Un palais semblable à celui de Pharaon, mais mille fois plus beau, s'y élève au milieu de jardins délicieux. Osiris entouré des siens y mène une vie tranquille où abondent tous les plaisirs de la vie terrestre sans aucune de ses douleurs. Cependant Osiris, Ounnefer-le-bon, le type de la bonté parfaite, a voulu ouvrir les portes de son paradis aux âmes de ses anciens sujets fidèles, ceux qui sont les suivants d'Horus, afin que ceux qui ont été bons sur la terre, qui ont compris les enseignements sacrés et qui ont suivi la voie droite, mènent dans l'autre monde une heureuse existence et jouissent du bonheur éternel auprès du dieu qu'ils ont adoré et honoré pendant leur vie humaine.



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